Comment les sciences humaines en permettant la compréhension des phénomènes migratoires amènent à une meilleure analyse de la crise des banlieues en France.
L'objet de cet article est d'appréhender les relations entre l'Etat et les étrangers à une époque où l'immigration ne constitue pas un enjeu du débat public. De 1945 à 1975, le cadre législatif régissant l'entrée et le séjour des étrangers en France reste stable et une part importante de la politique migratoire se décide aux guichets des préfectures, à l'abri de tout contrôle extérieur : à l'époque, ni les avocats, ni les associations n'interviennent dans le huis clos qui se noue entre l'administration et les étrangers. Les fonctionnaires de préfectures sont en permanence amenés à reformuler les règles de droit, les circulaires et les normes administratives, selon leur trajectoire et leur position hiérarchique. Au-delà de ces différences, ils partagent un ethos préfectoral qui structure les pratiques d'attribution de titres et influence les conditions d'intégration des étrangers dans la société d'accueil. (résumé de la revue)
Synthèse l'histoire de l'immigration en Suisse suivi d'une présentation du flux migratoire, de la politique migratoire des autorités et des grandes tendances de l'opinion.
Les exemples de la Belgique et de la Hongrie montrent qu'ils protègent leurs minorités avec plus ou moins d'enthousiasme. Ils agissent dans des objectifs diversifiés : faut-il protéger les minorités de l'intérieur, celles des l'extérieur ou les deux? Ils consacrent des droits individuels et collectifs diversement mesurés. D'autres efforts ne mériteraient-ils pas d'être accomplis au niveau de l'UE? Les droits des minorités ne devraient-ils pas trouver place dans une "Constitution européenne"? (4e de couverture)
En Hollande, l'immigré est le plus souvent baptisé "allochtone", terme qui désigne les "minorités ethniques" et les "violences racistes". L'auteur réalise une recherche sémantique à partir de deux revues hollandaises spécialisées, l'une en criminologie, l'autre émanant du ministère de la justice.
Nationalismes, minorité, identité, communauté... Ces termes qui ont fait un retour en force dans les années 1990 prennent une résonance particulière en Méditerranée orientale, des Balkans à l'Egypte en passant par la Turquie et le Proche-Orient. Il s'agit là d'un espace traversé par trois dynamiques politiques majeures : affirmations nationales vigoureuses pour compenser une légitimité étatique souvent précaire, mobilisation de l'ethnicité à l'intérieur des ensembles politiques existants, organisation transnationale des identités à la faveur du développement des diasporas et de l'essor de l'immigration. Tous ces phénomènes redéfinissent insensiblement la place de l'Etat, les relations entre groupes, bref, les contours du nationalisme sur le flanc oriental du bassin méditerranéen.
Les articles composant cet ouvrage entendent montrer les multiples facettes de la vie kanak dans le monde contemporain. Blessés et enrichis à la fois par la colonisation, les kanak ont toujours su inventer de nouvelles solutions aux problèmes soulevés par les mutations de leurs pratiques. Ce volume présente les études suivantes : 1) Le chef kanak : les modèles et l'histoire ; 2) Adoptions et transferts d'enfants dans la région de Ponérihouen ; 3) Terminologie de parenté proto-océanienne : continuité et changement dans les langues kanak ; 4) "L'os et le souffle" : protocole et valeurs ultimes chez les Paimboas ; 5) Le droit maritime kanak et ses transformations ; 6) La mémoire kanak de Nouméa ; 7) Les sociétés préeuropéennes de Nouvelle-Calédonie et leur transformation historique : l'apport de l'archéologie ; 8) Chronique meurtrière d'une mutation théologique ; 9) De l'idée de cantonnement à la constitution des réserves. La définition de la propriété indigène ; 10) Tisser des liens politiques : mobilisation électorale et vote mélanésien ; 11) Histoire et mémoire d'une institution coloniale : la scolarisation des Kanak au temps de l'indigénat ; 12) Enquête linguistique et enjeux culturels ; 13) Le pluralisme médical à Lifou ; 14) Hommes et femmes : harmonie d'ensemble ou antagonisme sourd ; 15) Les gens de Nouméa : mutations et permanences en milieu urbain ; 16) Partir à Nouméa : remarques sur les migrants originaires de la région ajië.
L'ethno-nationalisme concerne l'ensemble des communautés qui se pensent elles-mêmes comme des " petites nations " sans état, désireuses d'accéder à une autonomie accrue par rapport à leur Etat de rattachement. Le Pays basque, l'Ulster, la Corse, l'Ecosse, la Flandre, la Catalogne ou encore la Lombardie revendiquent une spécificité culturelle, linguistique, politique ou économique face à un Etat central, accusé de stigmatisation à l'égard des cultures périphériques, de répression politique ou d'exploitation économique.Quelle est la place de l'ethnicité dans la définition du nationalisme? De l'idéologie, du politique ou de l'économique, quel est le niveau le plus pertinent pour rendre compte des origines de l'ethno-nationalisme en Europe occidentale ? Les revendications ethno-nationalistes ne traduisent-elles que la nostalgie d'un âge d'or mythique ? A quelles conditions peuvent-elles s'inscrire dans une modernité dont elles exprimeraient, conjointement à la mondialisation qui anime en profondeur les espaces territoriaux, la vivacité à la fois économique et politique ?
Si les liens entre la dynamique des relations ethnique et l'éducation sont toujours complexes, ce défi est amplifié, voire multiplié, au sein de sociétés comme le Québec, l'Irlande du Nord, la Catalogne et la Belgique, où parce qu'elles sont divisées par un conflit historique de longue date, l'identification du groupe majoritaire ne fait pas toujours l'objet de consensus. Cette ambiguïté de dominance ethnique pose, en effet, des obstacles importants à l'émergence d'un projet civique commun, sans mentionner celles d'institutions scolaires partagées. De plus, dans chacun de ces contextes, à cette diversité profonde vient s'ajouter une diversité nouvelle, issue des flux migratoires. Les immigrants, du fait de leur rôle crucial dans l'évolution des rapports entre communautés en conflit, sont souvent enjeux de débats publics alors même qu'ils vivent des pressions intégrationnistes pour le moins contradictoires sur le plan scolaire et social. Les textes présentés dans cet ouvrage visent à apporter un éclairage nouveau sur la spécificité des situations vécues sur le plan scolaire et social dans de tels contextes, qui représentent souvent des laboratoires fascinants sur le plan de l'expérimentation pédagogique en vue de favoriser la transformation des rapports ethniques ou linguistiques. (Présentation de l'éditeur)
L'auteur se penche sur la politique spécifique du multiculturalisme au Québec et sur trois champs de la vie sociale. Reconnaissant et soutenant les communautés dans leur identité, le Québec développe maintenant une politique qui défend l'idée d'une progressive « convergence culturelle » des immigrants vers la culture québécoise dans un contexte d'ouverture à l'autre et de reconnaissance mutuelle, tout en réaffirmant l'importance de partager quelques valeurs essentielles communes à l'ensemble des membres de la société.
Afin de renforcer la cohésion sociale, différents principes devraient guider les politiques adoptées : l'égalité de l'accès aux ressources, le renforcement de la connaissance des communautés religieuses, la prise en compte du pluralisme religieux et le développement de structures de dialogue entre les religions d'Europe.
Développement de l'idée que le phénomène migratoire, émigration et immigration, manifeste des constantes qui se retrouvent tout au long se son histoire. Ces constantes constituent un fond commun qui est le produit de la "pensée d'Etat". C'est pourquoi le phénomène migratoire ne peut être décrit et interprété qu'à travers les catégories de cette pensée d'Etat.
La sociologie s'efforce de formuler les relations abstraites qui rendent compte des conduites humaines telles que la situation d'enquête permet de les observer. L'auteur estime que l'analyse typologique peut servir à interpréter les résultats de recherches empiriques. Elle a en fait pour finalité de comprendre comment s'articulent les conduites et les expériences vécues des personnes avec les caractéristiques des sociétés historiques. Afin d'illustrer la question de la compréhension sociologique, l'auteur aborde le thème des expériences vécues par les sujets en relation au monde professionnel et aux réinterprétations des identités ethnico-religieuses. L'analyse typologique élaborée à propos des identifications et des références juives par D. Schnapper pourrait alors être étendue à d'autres collectivités historiques et contribuer à étudier les façons dont les sujets réinterprètent des identités en termes de pratiques, de croyances religieuses, de références historiques ou de ressources sociales et politiques.
Le rôle de l'Etat dans l'intégration des minorités religieuses est variable selon les pays : il existe le modèle de l'Etat laic à la française, différents types de statuts privilégiés accordés à l'Eglise, comme en Grèce, en Pologne ou au Danemark, et différentes formes de reconnaissance permettant d'octroyer des privilèges à certaines communautés religieuses comme en Autriche, en Belgique, en Allemagne et en Espagne. Si l'Etat s'engage dans un dialogue avec les communautés religieuses, les relations Eglise-Etat doivent être clairement définies dans l'intérêt des parties.Les Etats non européens doivent ouvrir le dialogue avec les communautés religieuses afin de permettre une égalité d'accès aux ressources politiques, médiatiques et matérielles.
Comment les nations démocratiques sont traversées par la tension entre le principe civique fondant leur légitimité et les réalités plus ou moins ethniques de la société concrète. L'auteur s'interroge sur les dynamiques des sociétés démocratiques : dans quelles mesures elles sont parvenues à transcender par la citoyenneté les particularismes ethniques qui remettent en cause l'ordre politique fondé sur la légitimité de la citoyenneté même ? La perpétuation des phénomènes de racisation malgré l'affirmation de la citoyenneté semble alors illustrer la fragilité essentielle de la société des citoyens. Pour D. Schnapper il importe de penser comment la citoyenneté peut être aménagée et réaménagée, comment on doit et on peut l'adapter aux réalités des sociétés ouvertes les unes aux autres. La transcendance des appartenances particulières par l'idée et les institutions de la citoyenneté est ici présentée comme la seule idée qui ait permis jusqu'à aujourd'hui de faire vivre ensemble des populations dont les références historiques, les religions et les conditions de vie sont différentes.